Enfin à la Nouvelle-Orléans, surnommée ici la Big Easy. Même si la présence française a été plutôt courte (quel manque de flair de Napoléon de revendre cette province pour financer une conquête de l’Europe et de la Russie dont on sait ce qu’il adviendra…), tout ici nous rappelle la France, dans sa mixité métropolitaine et d’outre-mer. A commencer par le nom des rues. Après deux mois d’immersion dans la Bible belt, arriver dans la Nouvelle-Orléans est un véritable passage dans un autre monde. Mieux vaut faire le voyage dans ce sens-là ! Les messages religieux locaux sont beaucoup plus digestes que ceux de la Géorgie.

Ici, on sait vivre. La ville est belle, colorée, les gens marchent dans la rue (cela peut paraître étonnant mais dernièrement nous avions traversé des villes entières avec des personnes qui passaient uniquement de leur maison, à leur véhicule, au supermarché drive-through, à la pharmacie drive-through, à leur banque drive-through, au restau drive-through, etc.). Les gens dansent aussi dans la rue : alors que nous croisions tout à fait par hasard une grande parade à l’extérieur des quartiers touristiques, on s’interrogeait sur les raisons d’un tel événement. Pas besoin de raison pour faire la fête nous a-t-on rétorqué. Ca nous va ! Selon Monsieur Irma, appuyé par les campagnes d’affichage locales, il était dit que nous allions profiter de la Nouvelle Orléans.




De fait, nous nous sommes bien décontractés et avons rapidement opté pour l’art de vivre local.



La ville est une ode à l’art de vivre, avec un joyeux bordel qui flatte notre côté latin. On laisse pousser les chênes magnifiques comme bon leur semble, et on s’arrange avec leurs branches centenaires et leurs racines pour faire passer les lignes électriques ou canalisations.


Bananiers, palmiers, orangers, mandariniers, houblon fermenté et bloodymaryniers poussent un peu partout. On ressent la vie par-dessus tout, la vie pour le plaisir, sans hypocrisie ni fausse-pudeur. Ici on consomme de l’alcool et on ne se cache pas sa bouteille dans un sac en papier. Ici on attend 30 minutes après avoir commandé son repas au restaurant parce que l’on mange bien. Ici on prend soin de décorer ses balcons. Bref, ici on met tous les sens à l’honneur.







(Franck : rien à voir avec ta nage d'huitres)




Dans cette ville, nous n’avons visité aucun musée. La culture est partout, dehors, dans les rues, sur les façades des maisons, dans les parcs et aussi dans les restaurants, les assiettes, les tenues vestimentaires (rois de la S.A.P.E congolais, sachez que la Nouvelle-Orléans est le must), les églises…. et la musique bien sûr. On frime le soir en voiture avec son coffre rempli de speakers 4x4000W et ses enjoliveurs qui brillent, tout comme les bridges en or.






On sort les grosses Harley pétaradantes et bardées de néons qui donnent une impression de Gotham City. Et au détour d’une rue, nous rencontrons Prince (alias Love Symbol) qui en fait n’est pas mort, il est juste en couple avec Michael Jackson … ou l’inverse (Christian, on a chopé un autographe pour toi !).

Bref, la Nouvelle-Orléans s’est avérée au-dessus de nos attentes, et pourtant on en avait des attentes depuis la Géorgie! Et comme la Nouvelle-Orléans se vit bien plus qu’elle ne se décrit, on a concocté rapidement quelques images glanées lors de notre (trop) court séjour : Pour celles et ceux qui souhaitent s’embarquer à bord de nos vélos pour descendre la mythique Rue Bourbon, c’est par ici. Pour une visite diurne de la ville, c’est par là. Et le must, la Nouvelle-Orléans by night : par-là ! Ames sensibles s’abstenir.

Jeu : sauras-tu trouver la paire de raisons du fou rire qui se cache dans cette photo.

Bon, rassurez-vous, on a quand même pris le temps de faire classe sur la thématique de la prévention : les ravages de l’alcool, les décibels et leurs conséquences sur l’audition des jeunes, s’assumer et gérer son image, manger 5 fruits non arrangés et légumes par jour, etc.



Puis nous avons quitté à regret la Nouvelle-Orléans, nous promettant de revenir sans les enfants – ou quand ils auront 21 ans – afin de pouvoir profiter pleinement de cette petite merveille, absolument unique.

Depuis nous sommes arrivés sur les rives du Golfe du Mexique, avec des températures passant soudainement de 30°c à 11° la journée, pas loin de 0°c la nuit sous la tente. Heureusement depuis quelques jours, cela remonte doucement. Nous venons de passer en Floride, a priori dernier des états que nous visiterons aux USA. Nous allons longer le Golfe et ses plages de sable blanc avant de nous rapprocher inexorablement d’Orlando ! Les posts à venir seront ceux de Théo et Elsa !


Petit bilan des 6 mois (aïe, on a fait plus de la moitié de notre périple, cela ne va pas du tout) : 10 191 km au compteur et 53982 m de dénivelé.

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Sylvaine a eu sa première crevaison, enfin, comme elle ne fait pas les choses à moitié, sa première explosion, éclatant à la fois chambre à air et pneu, ce qui n’était pas sans lui rappeler un certain retour de soirée de boulot. Au passage des 10 000 km, ce n’est pas tant le matériel qui a trinqué que les enfants : Théo avec un gros torticolis et Esa avec une allergie au Poison Ivy, plante locale de la région, ainsi qu’une sortie très très douloureuse et compliquée des prémolaires.

Mais on s’en sort. Les parents tiennent le choc pour le moment. Pas dit qu’ils n’aient pas besoin de vacances au retour. De notre descente vers le sud, on a adoré :

  • la Nouvelle-Orléans, of course ;
  • le calme et les campings seuls au monde de la Natchez Trace

On a aimé :

  • French Camp sur la Natchez Trace
  • la nuit au poste de Russellville
  • les promenades dans les marécages et les tatous (cingulatas) sur le bord des routes (ceux au milieu des routes étant généralement moins ragoûtants).
  • la maison de Tim et Cheri, au bord du Mississippi avec leur cinquantaine de poules et canards

On a moins aimé le Fleuve Mississippi d’aujourd’hui où Tom Sawyer et Huckleberry Fin ont été remplacés par des raffineries et des porte-containers.