Depuis notre première nuit frisquette à Madrid (-2°c quand même !) où nous avions dénoncé l’accueil frileux de l’Espagne, puis 3 journées de semaine sainte où on se serait presque crus en Géorgie (inquiétants ces grands chapeaux de procession), nous tenons à apporter un démenti formel à cette première vision.

L’Espagne est LE pays du vélo.

Jamais nous ne nous sommes sentis plus à notre place, même en tenant compte de tous nos (très) anciens périples dans diverses contrées européennes. En Espagne, les pistes cyclables sont innombrables, en descente, vent dans le dos, prioritaires sur les routes et elles sont même parfumées à la fleur d’oranger. Les automobilistes respectent comme nul autres les cyclistes (probablement parce qu’eux aussi roulent de temps à autre) et le week-end nous avons croisé des centaines et des centaines de nos semblables. Et sur le bord des routes nous nous sommes même fait encourager, applaudir !

C’est donc dans une certaine euphorie que nous avons roulé dans ce pays à propos duquel nous nous sommes juré tous les 4 de revenir pédaler. Et puis quand, devenus exigeants, un tronçon nous plaisait un peu moins, que le vent avait eu la mauvaise idée de tourner ou que les voitures et surtout les poids-lourds étaient trop nombreux à notre goût et bien pas de problème, nous allions tous les 6 dans un train aussi accueillant que l’autochtone, pour quelques petites liaisons.


La remontée de la Costa Brava a été un des meilleurs moments de cette fin de périple, avec brume de mer et vues plongeantes sur des calanques encore préservées. Entre mer, terre et ciel, quasi seuls sur une petite route, nous avons particulièrement savouré ces pédalées dont nous savions qu’elles étaient presque les dernières.





Et puis, après 9 mois d’abstinence gastronomique (par choix pour la grande majorité des Nord-américains, par contrainte pour la quasi-totalité des Cubains), l’Espagne a été une renaissance pour nos papilles (mais pas pour le suidé local). Nous avons donc bazardé maillots de bains, masques et tubas, crème solaire pour faire de la place à un bon gros jambon.

Enfin, nous avons passé une belle soirée avec la famille de John, reprenant notre « rythme » chez les hôtes cyclistes, aussi chaleureux et accueillants que de l’autre côté de l’Atlantique.

C’est également en Espagne que nous avons réalisé un de nos plus beaux bivouacs, dans une petite maison oubliée au milieu des champs d’orangers;


Merci donc Espagne pour ce bouquet final.