Avant de nous lancer dans ce dernier post de notre voyage qui a pris fin en ce début d’avril, nous aimerions rester sur la thématique du baseball, si chère à Théo, pour vous livrer une anecdote qui nous semble très révélatrice des différentes sociétés que nous avons traversées.
Nous l’appellerons l’anecdote de la batte de baseball.

En septembre, à New York, Théo qui s’était découvert une vraie passion pour le baseball, s’est vu offrir une batte, car le bâton utilisé auparavant avait fini par rendre l’âme. Ne rentrant pas dans les sacoches, la batte était glissée au-dessus des sacoches arrière et à chaque pause, Théo ne manquait jamais une occasion de taper la balle. La présence de la batte a quasi systématiquement interpellé nos hôtes.

Aux Etats-Unis, ils nous demandaient si c’était pour se défendre des chiens ; en Espagne puis en France, ils nous ont demandés si c’était pour nous défendre tout court.

Seuls les Cubains nous ont demandé lequel d’entre nous jouait au baseball. A méditer…

Nous avions donc quitté l’Espagne euphoriques. Le retour en France n’a pas été des plus séduisants. Le passage de la frontière, au Perthus, est tout ce que l’on n’aime pas : une succession de supermarchés spécialisés essentiellement dans les alcools et le tabac afin que les frontaliers puissent allègrement bénéficier de prix et taxes non encore harmonisés.
Et puis il y a eu ce vent, à plus de 50km/heure, pleine face, pendant 8 heures, qui nous a rendu le retour si pénible.

Heureusement, le soir nous retrouvions un peu de repos et de chaleur chez Etienne and co, à Perpignan. Repas savoureux et arrosé, c’est bon, on sait que l’on est de retour au pays (avant, sur la route, le seul indice que l’on avait eu était l’état déplorable des toilettes publiques…).
Nous quittons la joyeuse et engagée colocation le lendemain, après un passage à la maison du vélo de Perpignan, où Etienne travaille.

Le ciel est bien couvert, il pleut, ça caille, bref c’est la déprime après Cuba et la Costa Brava. A l’unanimité nous optons pour le train pour nous rendre à Narbonne.

Et vu ce qui tombe à travers les vitres, et bien on ne renie pas notre choix !


En attendant une fenêtre de beau temps dans la gare de Narbonne, deux Américaines viennent discuter avec nous, interpellées par nos vélos. Elles repartent en nous laissant leurs coordonnées pour un éventuel hébergement chez elles au cas où nous aurions des envies de pédaler sur la côte ouest américaine. Ça tombe bien, on en parlait comme éventuelle future destination !
A Narbonne, nous sommes hébergés chez Françoise et Jean-Louis. Nous y croisons Estelle, une Espagnole partie quelques jours plus tôt de Barcelone et qui se rend en Grèce en suivant la côte méditerranéenne. La bibliothèque remplie des BD fait le bonheur des enfants que l’on n’entend plus, alors que nous passons deux soirées autour d’un bon vin produit par nos hôtes avec quelques-uns de leurs amis, ainsi que d’excellents rhums offerts par Jean-Louis, qui a travaillé dans une distillerie de la Guadeloupe.

L’étape narbonnaise aura été l’occasion pour nous de voir une partie de la famille de Thomas, venue de Toulouse toute proche, ou presque.

Au vu de la météo pas franchement clémente, d’une maison que l’on sait libre, et d’un magnifique voyage de 10 mois que l’on ne veut pas achever sur une semaine de remontée bien moisie, nous décidons là encore de prendre le train (oui mais en France et en Espagne c’est trop facile !) pour rallier Lyon. Nous effectuerons néanmoins les 15 derniers kilomètres à la force de nos mollets (nous ne sommes pas devenus complètement faignants) et atteignons Collonges en début de soirée.

Vers 21h, après avoir réinstallé sommairement quelques affaires dans la maison et déballé les sacoches, nous nous asseyons autour de la table si familière pour le dîner. Et partageons tous quatre la même impression, celle de n’être pas réellement partis.