Cache Creek – Kamloops – Mc Lure – Clearwater – Avola – Blue River On nous avait bien mis en garde contre les ours, les cougars et même les serpents à sonnette dans la région désertique entre Lytton et Kamloops mais depuis 3 jours, notre plus gros prédateur, comme dans la plupart des pays, fait preuve d’une voracité inversement proportionnelle à sa taille : le moustique attaque par escadron, par meute, que dis-je par meute, par horde toute entière ! Et ici il n’a pas d’heure pour attaquer, c’est 24/24.
Bon, comme tous les produits anti-moustiques ont depuis longtemps prouvé leur inefficacité, on a trouvé une autre parade : les vêtements de pluie qu’ils n’arrivent pas encore à transpercer.

Sinon, nous avons donc assisté à Cache Creek à un rassemblement de fans de mécanique et de pneus brûlés. Nous avons essayé tant bien que mal de nous fondre dans la population …
Puis traversée d’une région désertique, sous des températures bien chaudes mais pas caniculaires. Sur les hauteurs avant Kamloops, nous avons eu une vue superbe sur le lac. Là-bas nous avons été accueillis par la famille de Simon, papa d’une petite Ruby aux multiples vélos et qui voit dans les nôtres la solution parfaite pour rouler avec elle. On confirme.
Petite route secondaire (enfin !) entre Kamloops et Mc Lure où nous prenons un « ferry » pour traverser la rivière Thompson. On se pose l’après-midi sur une petite plage. Depuis Mc Lure, on monte sur Clearwater où nous accueille la très nombreuse famille de Jordan. Là c’est le warmshower (réseau d’accueil de cyclistes) 5 étoiles, avec repas, lessive, nuit dans la maison et même visite guidée de la cascade toute proche. Au retour, Donna, la maman, nous a préparé un délicieux apple pie. Le lendemain, Théo et Elsa nous demandent pourquoi on ne reste pas !
On poursuit notre route vers le nord, en s’enfonçant un peu plus dans les Rocheuses. On arrive dans un environnement plus montagnard, avec la météo qui va avec : quelques orages et averses sur la route. Malgré la pluie et les moustiques, les enfants gardent un moral à toute épreuve, sont toujours positifs et ne nous en veulent même pas !
A l’heure très très matinale où ces lignes sont écrites (mais pas envoyées car pas de connexion), nous sommes à 20 km au Nord de Blue River, dans un endroit complètement isolé où une famille tient quelques chalets pour les touristes l’hiver. Nous avons pu y planter notre tente et les enfants ont passé la soirée à câliner le chien, patient entre leur harcèlement et celui des moustiques. La nuit a été très courte, voire inexistante, car il pleut fort sans discontinuer depuis 22h, et la pluie sur une toile de tente, ça ne berce pas vraiment (sauf les enfants qui comme d’habitude dorment profondément). Si la pluie veut bien se calmer, nous partirons tout à l’heure encore un peu plus au nord, vers Valemount, où nous serons de nouveau accueillis par un cycliste du coin. Sinon ce sera journée école sous la tente (là il se peut que les enfants finissent par nous en vouloir !).








Après la pluie…

Bone Creek - Valemount – Mount Robson – Jasper

Après la nuit de pluie, il a donc continué de tomber des seaux d’eau toute la matinée. Myckie, la gérante du camping, nous propose gentiment de nous réfugier dans un de ses chalets. Nous acceptons d’autant plus volontiers que l’une des tentes commence à prendre l’eau. C’est donc matinée école pour les enfants et nous envisageons de passer une seconde nuit ici. Mais après le déluge, nous avons un magnifique soleil qui arrive d’un coup vers midi.
On plie, on mange, on part pour Valemount où nous sommes accueillis par Tom (sa copine est absente pour cause de traversée du Canada à vélo pendant 4 mois). C’est une personne passionnante, avec une très bonne connaissance des montagnes environnantes. Outre le gîte et le couvert, il nous donne quelques conseils très précieux pour la suite du périple.
Le lendemain, courte étape jusqu’au pied du Mont Robson, point culminant des Rocheuses canadiennes (3954m). Le cadre est toujours aussi magnifique et les moustiques aussi voraces. On enchaîne avec une grosse étape de plus de 100 km pour arriver à Jasper, point d’entrée du parc national.
Je me rattrape en voyant un grizzli, après que Théo et moi ayons réussi l’exploit de passer à moins de 3 mètres de deux ours en bord de route sans même les voir (pour une fois que l’on roulait devant Thomas et Elsa !). Nous sommes désormais au cœur des Rocheuses, nous avons franchi les 1000 m d’altitude et nous sommes au pays des ours. Le moustique fait moins le fier ici et à tout prendre, entre les ours et eux, on opte pour les ours. Ici tout est fait pour qu’ils restent sauvages et c’est à l’homme de s’adapter. Pour une fois …

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