Nuit courte et stressée ; j’ai rêvé qu’on nous avait braqué le camion avec les 2 tandems et Sylvaine a rêvé qu’on avait perdu Théo dans l’aéroport ! (ok, celle-là était facile).

Réveil à 6h, direction le comptoir d’enregistrement où nous apprenons que l’horaire de départ est repoussé d’1h : « Mais vous n’avez pas regardé 48h avant sur Internet ? » … « Sylvaine, c’est toi non, le contrôle 48h avant sur Internet ? Car moi j’avais Roland Garros ». On s’en sort bien, le vol aurait pu être avancé d’une heure…. Pas de problème, ce temps fut mis à profit pour emballer Ben et Jerry.

Super équipe Air Transat qui nous a fourni deux grands sacs pour emballer nos montures et même le rouleau de scotch Fragile qui va avec. Enregistrement sans problème, sans (trop) de stress. En plus le chef d’escale est beau, grand et fort sympathique, ce qui ne gâche rien.

Après avoir passé les contrôles, et tandis que nous faisons du shopping dans la librairie du coin afin de lester un peu plus nos sacoches, l’appel « M. Houdy est attendu au comptoir pour information » fut quelque peu stressant.
WTF ? You talkin’ to me ? You know who I am ? Bref, réaction normale d’un touriste français.
Mais non, rien de grave, la personne du comptoir avait juste oublié de faire payer les 23€ par tandem !

Nous y voilà, plus d’un an de préparatifs pour se retrouver ici en famille.
Un peu de stress pour moi à l’approche d’un vol de plus de 10 heures, mais heureusement ma partenaire de vélo de toujours venue nous rejoindre à l’aéroport m’a offert un magnifique remède "livresque" : « Oups, on a oublié de sortir le train d’atterrissage, histoires vraies et insolites de l’aérien ».
Tout de suite ça va mieux ! Et ça va encore mieux lorsqu’au décollage le panneau « Exit » fixé au plafond de l’avion se détache …. Vivement les ours, on sera plus sereins.
Embarquement : tapis rouge, Champagne, bises de l'hôtesse en montant dans l'avion, bref le protocole classique.
Décollage.
Stress de Théo : sur l’écran l’avion file plein Est (ça fait 30 secondes que l’on a décollé, le virage n’a pas été amorcé…).
« Madame, c’est bien l’avion pour Vancouver ? ».
13h49, on approche de Reykjavik, les tandems sont théoriquement sous nos pieds, les enfants regardent un dessin animé sur leurs écrans individuels, nous filons à 950 km/h vers Vancouver, et les hôtesses ont un charmant accent québécois, qu’un ami d’enfance marathonien et photographe spécialisé mi-hauteur n’aurait pas renié.
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Notre commandant de bord, M. Desjardin of course, nous berce de sa voix chantante québécoise que les enfants ne comprennent pas. « Maman, il parle en quelle langue ? ».
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Et bien sûr, il fait faim.
L’hôtesse : « tu veux boire quelque chose ? »
Elsa : « Non, j’ai faim, c’est quand le déjeuner Madame ? ». Nos enfants ne sont pas encore tout à fait près pour la diète du cyclotouriste.

Enfin le repas arrive. Gros moment de déprime face au beurre reconstitué, au fromage reconstitué, au poulet reconstitué et au verre de vin à peine constitué.
Je puise alors dans le bouquin cité précédemment : « la seule consigne que je donne aux passagers pour leur survie, c’est de ne pas toucher au plateau repas » ! Tu m’étonnes : des flageolets, déjà !
Heureusement nous avons la perspective d’un bon barbecue ce WE chez notre hôte de Vancouver.
15h23 : au-dessus du Groenland. J’avance bien dans mon bouquin lorsque je tombe sur cette citation on ne peut plus juste d’Orson Welles : on n’éprouve jamais que deux émotions en avion : l’ennui et la peur : il nous reste encore 7h de vol !