Ou plutôt, petites routes pour le paradis. En effet, le paradis des cyclistes existe sur terre, et nous venons de le trouver.
Depuis Port Wing, nous poursuivons notre périple sur la rive Sud du lac Supérieur et nous venons de basculer dans un tout autre monde, celui des amoureux de la nature, loin des quads, des jet-skis et des Harley !
Nous quittons la route principale pour nous rendre à Silver city où nous passons deux journées histoire de recharger un peu les batteries. En effet, la fatigue commence à se faire sentir, le début de périple a été assez intense. Et puis c’est fin juillet, c’est du boulot de pédaler, et on est comme tout le monde, on attend les vacances avec impatience !

Du coup, en vrac, c’est baignade, baseball, canoë et farniente au programme. Rien de vraiment palpitant qui ne puisse remplir un post et on va essayer de ne pas faire trop creux…
Côté cours de de géo, nous avons passé les 5 derniers jours sur la péninsule Keweenaw où donc nous nous sommes immergés dans cette population de deux roues sans assistance moteur. Au bout de la péninsule, le camping complet nous amène à une recherche de partage d’emplacement. C’est là que nous tombons sur LA famille à rencontrer : Brett et Emmy nous proposent de partager emplacement et marshmallows au coin du feu. Le matin, c’est p’tit déj 5 étoiles qu’ils partagent avec nous puis ils nous emmènent découvrir une plage secrète dont bien sûr nous ne pouvons vous révéler le nom (déjà qu’en tant que Français nous avons eu de la chance d’y accéder). Comme l’a si bien résumé Brett qui a gardé une âme d’enfant, si on était des super héros ou de grands méchants, c’est là que l’on viendrait débarquer avec notre engin amphibie !

Et pour finir, ils alertent tout leur réseau familial et d’amis sur notre route : nous avons maintenant plusieurs adresses où nous arrêter et plein d’infos pour rejoindre NYC. Toujours plus sympa que les campings souvent impersonnels.

Nous avons fait traîner le retour sur Houghton tellement on s’est plus par là-bas… A la moindre plage, on prétextait du grand soleil pour se baigner et au moindre bar, de la chaleur pour se désaltérer.
Fermez les yeux (lisez d’abord) et imaginez : eau limpide, légère brise, fond sablonneux recouvrant de belles roches aux couleurs magnifiques, des myrtilles sauvages sur les berges, et pas un touriste dans un rayon de 10km. A vrai dire, à la fin, on ne prétextait plus rien du tout ! Notre dernière halte, chez Connie et Larry, avec vue imprenable sur le lac et le phare, nous a permis un atterrissage en douceur. Grâce à eux nous avons pu faire un petit tour de canoë sur le lac.
Maintenant on vient de réaliser qu’il nous reste environ 2 000 km pour rejoindre New York. On va donc filer désormais plein Est avec pour prochaine étape connue les chutes du Niagara et quelques hébergements sympathiques d’ici là.
Je ne peux toutefois m'empêcher d'ajouter à ce récit factuel et idyllique une petite anecdote sur une nuit cocasse du genre Blair Witch Project : une nuit en camping sauvage dans la forêt non loin du lac, j’ai été réveillé par un « Thomas » version chuchotée du cri d’angoisse naissante.
« Thomas, t’entends … c’est quoi ce bruit ? » insistait-elle

« Thomas, ça va pas du tout, on peut venir dormir avec Elsa et toi ? » poursuivit-elle pour me réveiller.
« Quoi ? » répondis-je.
« Il y a un gros animal, t’entends pas ? «
Ce que j’entendais, n’était que le cri rauque d’un quelconque ongulé local, probablement un gros daim débonnaire qui entre chaque cri faisait quelques bons dont nous entendions les vibrations.
« Thomas … tu fais quoi là c’est toi qui es dehors tu sors pas pour voir ? mais fais quelque chose ….»
« ben non, en fait je me rendormais là, les bruits s’éloignent et dehors, il y a les moustiques. »
« Non mais tu rigoles j’espère, va voir steuplait et surtout fais gaffe »
Sur ce, il fallut que je sorte, armé d’une branche et de la lumière de mon téléphone afin de chasser ce pauvre animal, qui, bien sûr, s’était déjà éclipsé, tout ceci dans le but de rassurer Madame !
Les renards du coin en rigolent encore.
Bref, on n’est pas encore au top pour le camping sauvage en milieu hostile.

Allez hop : medley !