Il y a des jours, comme ça, où tout se ligue contre vous (on appelle ça communément une journée de ... looose).
Bref, ce 1er octobre aura été notre journée de l’extrême. Pas de suspense, si on écrit ces lignes, c’est que, forcément, on en a réchappé.



Petit retour en arrière depuis le départ de Washington. Nous filons vers le Sud, via Fredericksburg, puis Richmond. On se rapproche de la côte Atlantique, ça sent les vacances. Avec des airs de tropiques : il fait chaud, et parfois humide. On est bien dépaysés avec des franchissements de rivière, des serpents (chez nos hôtes, mais aussi lors de l’une de nos promenades), des araignées qui commencent à être balèzes.






Grâce à Stasia et Dan (merci, merci, merci !), nous avons pu laisser passer une première phase de pluie en restant dans leur camping car stationné à l’entrée des Outer Banks et qu’ils nous ont super gentiment prêté.

Cela a permis de faire un peu de rattrapage sur les cours mais aussi de prendre du bon temps. Théo a pêché des poissons et Elsa le fameux crabe bleu de la région. Comme on était moyen motivés pour les cuisiner, ils sont retournés à l’eau.


Les Outer Banks, ce sont de petites langues de terre au large de la Caroline du Nord. En temps normal, cela donne ça :

Donc, bien motivés, dès que l’on a eu une fenêtre de beau temps, on a passé un des grands ponts qui mènent sur les îles (image prise sur Internet car entre les voitures et le vent, on ne s’est pas trop arrêté sur les bas côtés…).

Le temps était mitigé, le sud de l’île était inondé avec les dernières pluies mais rien de bien méchant et la lointaine tempête tropicale encore anonyme ne devait pas affecter les côtes. On était confiants.

Accueillis chez Tom et Linda, nous sommes restés deux jours chez eux pour profiter du nord de l’île, clé de leur voiture en poche ! Oui, partout nous sommes reçus comme jamais on ne l’aurait imaginé. On a pu se balader dans une ambiance toujours tropicale (grosse chaleur bien humide) et même profiter de la plage (on vous envoie un petit arrière-goût de vacances !) :



On espérait pouvoir rester quelques jours dans un bungalow du camping du coin histoire de laisser passer les pluies de notre lointaine tempête tropicale qui avait la mauvaise idée de se rapprocher. Mais mardi soir, la tempête anonyme s’est vue attribuer un nom, ce qui n’est jamais bon signe : l’ouragan Joaquin se dirige probablement sur les côtes de Caroline du Nord. Décision prise : pas de fenêtre de beau temps avant une semaine, on décide donc à regret de quitter les Outer Banks.
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Nous devons le faire avant jeudi soir où le début des inondations est annoncé. On a un hébergement en dur jeudi soir (pas question de planter la tente) mais à 130 km. On décide donc de couper l’étape en deux.
Mercredi on profite encore d’une belle journée qui nous permet de nous arrêter au Mémorial des frères Wright dont on avait découvert l’avion au musée de l’air de Washington. Nous nous trouvons à l’endroit même du premier vol, réalisé en 1903 : 12 secondes pour 40 mètres.


Mercredi soir : grosses pluies en prévision. On s’offre un motel, pas un luxe au regard de ce qui tombe. D'ailleurs pas luxueux le motel, plutôt genre mauvais film de série B (la voisine qui fume dans sa chambre regardait elle aussi des séries B jusqu’au milieu de la nuit … mais en fait c’était pas une voisine, je m’en suis rendu compte en allant toquer à 2h du matin … et tout de suite j’ai moins fait le malin) !
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Nous démarrons ce jeudi matin pour ce qui donc s’annonce comme une journée épique ! Nous décollons à 8h30 sous la pluie. Pas le choix, on ne doit pas traîner. La route que nous empruntons est la highway 64 : un mince ruban d’asphalte coincé entre des marécages où l’on trouve toutes sortes d’animaux sympathiques.

Les panneaux successifs sur les bords de route ne nous mettent pas du tout la pression ! Seule consolation : par ce temps de chiens, eux font moins les malins. Pour l’anecdote, on pensait que l’alligator river ne pouvait sincèrement pas abriter des alligators. Ben si !





Et nous voilà ce jeudi soir, un peu plus dans les terres, à l’abri chez des hôtes que nous ne verrons que ce week-end mais qui nous ont laissé la maison grande ouverte. Vive l’Amérique et sa communauté de cyclotouristes !
D'ailleurs, Johaquin, c'est le premier ouragan cette année, et il est rien que pour nous ... non vraiment, quel sens de l'hospitalité ! (au passage une pensée pour les Réunionnais qui sont habitués à ce genre de réjouissances).